mercredi 8 mars 2017

Celui par qui tout est arrivé.


Arun Lobo est un homme aussi attachant qu'insaisissable. Je l'ai rencontré la première fois dans le petit village d'Ujire, au Sud du Karnataka. C'était en 2007. Il dirigeait l'association indienne Vimukti responsable de ma filleule Vishalakshi. Rien dans son aspect extérieur ni dans ses propos ne pouvait laisser supposer qu'il appartenait à la communauté des Pères Capucins du Karnataka. C'est un homme simple, jovial, avec lequel le contact est facile et immédiat. Pendant les 3 jours pendant lesquels il nous a accompagné pour nous faire découvrir le Projet, j'ai été subjugué par son enthousiasme et sa capacité à être en empathie avec chacun. Et lorsque quelques mois plus tard, il m'a proposé de créer l'association et de le suivre à Pothnal, mon coeur a dit oui parce que c'était lui.

C'est donc avec lui que nous avons donc bâti le Projet d'éducation et de santé de Vimukti Pothnal où il a assumé la fonction de directeur de juin 2009 à fin 2010. Appelé par sa hiérarchie à faire des études supérieures en Sciences Sociales à l'Université de Fordham à New-York, c'est Satish, le directeur actuel, qui a pris le relais à Pothnal. Mais nos liens d'amitié sont restés intacts. A son retour en Inde, il a été nommé directeur du centre de Vimukti Chikkodi. A chacun de mes voyages, il me fait découvrir des aspects de l'Inde que je ne connaissais pas encore et mes amies françaises qui le connaissent sont aussi tombées sous le charme.


Lorsque je lui ai proposé de m'accompagner sur le projet de film relatif au statut et aux droits  des femmes en Inde, il m'a immédiatement assuré de son aide et de son soutien. Un sujet qu'il connait bien car il encadre des groupes de femmes qui se sont constituées dans le secteur dont il a la charge. Et grâce à lui, j'ai pu être introduit dans des cercles féminins inaccessibles au commun des mortels. J'ai rencontré des devadasis, j'ai partagé des moments incroyables avec des femmes musulmanes ou hindoues, j'ai pu pénétrer dans les slums de Bangalore et échanger avec ces mères qui se battent au quotidien pour que leurs enfants sortent de la misère... et tant de belles rencontres que j'aurai à coeur de vous faire découvrir dans ce prochain documentaire. Tout cela m'a été rendu possible parce que je connais l'Inde plus en profondeur après dix séjours de 3 à 9 semaines et parce que cet homme m'a fait totalement confiance. Une confiance partagée entre deux amis qui se ressemblent.